La nécropole musulmane de Shah-i-Zinda à Samarcande,ensemble majeur du patrimoine islamique

Les steppes. Au milieu, Samarcande, Ouzbékistan. Rêves de voyages, ne serait-ce qu'immobiles. Les œuvres d'art islamiques, en raison de leur caractère non figuratif, ont quelque chose d'une beauté pure. Entrelacs, mosaïques... , le bleu, bien sûr. Voyage au pays de Samarcande. La nécropole de Shah-i-Zinda se situe à Samarcande, capitale de l'empire fondé par Tamerlan en Asie centrale et occidentale. C'est un vaste ensemble architectural composé de onze mausolées. On l'appelle la nécropole du "Roi vivant", en raison de l'existence d'une légende liée à la mort de Qassim-ibn-Abbas, cousin du Prophète, protecteur de Samarcande et saint islamique. Qassim-ibn-Abbas arriva à Samarcande au VIIème siècle avec l'invasion arabe. Il y prêcha l'Islam et y fut enterré. La légende veut qu'il ait été décapité pour sa foi mais que, gardant sa tête, il soit entré dans le Jardin du Paradis, où il vit encore. Edifié au XIe siècle, le mausolée du Saint devint l'objet d'un pèlerinage régulier, et après l'abandon temporaire du site du à l'invasion mongole qui détruisit entièrement l'ancienne Samarcande, la famille timouride fit construire plusieurs mausolées et édifices, principalement sous le règne de Tamerlan mais aussi sous celui du petit-fils du conquérant, Ulugh Beg. Les successeurs de Tamerlan durent faire face à de nombreuses révoltes mais font figure de souverains éclairés, dont l'intérêt pour les sciences et les arts conduit à une brève éclosion culturelle au cours du XVème siècle, la Renaissance timouride. L'empire timouride tombe ensuite aux mains des Ouzbeks descendants de Gengis khan.
Aujourd'hui, la nécropole compte près de 20 monuments. On y trouve des œuvres d'une beauté et d'une variété exceptionnelles, du mausolée octogonal de Qassim-ibn-Abba aux deux coupoles bleues du mausolée de Kazy Zade Roumi. Les mausolées sont alignés le long d'une allée, construits sur une pente dans la partie inférieure du complexe. Trois portails ou espaces voûtés (chârtâq ou tchortok) ponctuent cette rue funéraire. Les mausolées du groupe central : A gauche, le mausolée octogonal (XVème siècle), à droite le mausolée Alim Nesefi (1385) Le mausolée octogonal est celui de Qassim-ibn-Abba. Il a été construit le premier, au XIème siècle, puis réaménagé au XIVème siècle, car c'était devenu le principal lieu saint de la ville.
Mausolée anonyme auquel a été donné le nom de l'architecte Alim Nesefi Ce mausolée a été construit par le maître Alim Nesefi (Alim Nassafi, Alim Nasafi, Ali from Nasaf) en 1385 La décoration utilise des majoliques peintes et ciselées qui ont remplacé la terre cuite.
