A propos de littérature : trois conseils de lecture
UNE ACTIVITÉ RESPECTABLE - Julia KERNINON
Dès la première page, je fus conquise par la proximité vestimentaire que j'entretenais avec la mère et la fille (âgée de cinq ans et demi) quand, en route pour la librairie "Shakespeare and Company", elles portaient l'une et l'autre un manteau en faux léopard, comme moi !
Des parents dingues de livre, l'auteure gagnée par cette frénésie dès qu'elle put déchiffrer le moindre mot et un authentique besoin d'écrire pour que le monde s'affermisse. Ce court roman va rejoindre les quelques autres que j'aime offrir à ceux qui, comme moi, ont trouvé dans la lecture la source d'une plus grande attention au monde.
"Nous avions beaucoup, beaucoup de chance, me disait ma mère, parce que nous avions les livres et que dans les livres les phrases étaient éternelles, noires sur blanc, solides, crédibles, et elles nous livraient le monde entier, lavé de ses scories, sans temps mort, un cours d'eau pur et bondissant [...] Et cette leçon-là était une grande leçon aussi, pour quelqu'un qui voulait devenir écrivain."
Publié aux éditions du Rouergue dans la collection La Brune.
A la recherche du livre parfait, une interview de Julia Kerninon :
L'INTERLOCUTRICE - GENEVIÈVE PEIGNÉ
Quand Geneviève Peigné retrouve 23 livres policiers que lisait sa mère, couverts de son écriture manuscrite, sa tristesse fait place à l'exaltation. La maladie d'Alzheimer l'avait emportée loin de son mari, Henri et de sa fille, Gégé. Aujourd'hui orpheline, Geneviève Peigné va enfin pouvoir échanger avec sa mère, Odette des propos d'importance. Ses annotations sont de trois types : phrases soulignées dans le texte, commentaires dans les marges liés à sa vie quotidienne et des réponses personnelles aux dialogues des personnages. Elles témoignent, certes, d'un cerveau malade mais qui peut encore se connecter au monde grâce à la fiction. Le livre aura été son interlocuteur idéal puisqu'il lui laissait le temps de répondre, il lui laissait ses marges pour se dire et parfois même il la renseignait sur ses troubles. A son tour Geneviève Peigné sera l'interlocutrice "posthume" de sa mère, dans ce livre bouleversant.
"L'interlocutrice" est publié chez Le Nouvel Attila dont les choix éditoriaux sont toujours d'une grande originalité.
- Vous ne dormez pas ?
Non.
- Pas sommeil
Pas beaucoup moi aussi
- Parce que j’ai peur.
De moi
(Sainte Crapule, Exbrayat)
"Entrer dans la conscience d'une personne atteinte d'alzheimer", Geneviève Peigné nous parle de son livre :
VICTOR HUGO VIENT DE MOURIR - JUDITH PERRIGNON
Je savais que les funérailles de Victor Hugo avaient attiré des foules qui voulaient rendre un dernier hommage au compagnon poète des « Châtiments », des « Misérables ». Mais j’étais loin d’imaginer la ferveur qui anima cette multitude.
Judith Perrignon reconstitue ces journées mémorables dont celle où deux millions de personnes suivront le parcours du corbillard jusqu’au Panthéon.
Elle réalise dans son roman « Victor Hugo vient de mourir » ce qui précisément fait la grandeur de cet homme en tous points exceptionnel, tenir dans une main l’événement et dans l’autre convoquer toutes les voix qui en font la chair et le sang.
"Victor Hugo aimait la pompe républicaine", Judith Perrignon nous parle de son livre :
Frédérique Bruyas
Frédérique Bruyas est lectrice publique et publie des textes liés à son travail sur
sa page Facebook
www.mneseek.fr (partage de liens internet culturels)
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