Paradis reconquis (poème)
Les arbres de la forêt au fond des bois, Les frimas tremblent les cœurs en émoi ; Les ébats des Amours cachés éperdus, Enchantent au plus les choeurs émus. Au loin se voit poindre une lumière, Là-bas endormie une chaumière ; Où crépite le feu dans la cheminée, Réchauffant les êtres froids et harassés. Elle sera pour eux un vrai refuge, Elle étanchera toutes les larmes en déluge ; Un abri pour ceux qui vont aux chemins perdus, Où l'écho répond aux cris répandus. L'étang réduit couvert de brume, Les nénuphars flottent tels une écume ; Délivrant les éclats de toute cette faune, Comme sur un nid de chaume. Ils sont nos amis et nos compagnes, Animant les fermes de nos campagnes ; Cette joie habitée dans nos villages, A eux, nous devons nos hommages. Sans animaux combien nous serions tristes, Allant aux champs, ils défilent sur les pistes ; Nous apportant une lueur d'espoir, Et à nous les humains ils laissent entrevoir, Une philosophie, un avenir meilleur, Une fraternité, la sérénité, une chaleur. Il ne reste aujourd'hui qu'une utopie, Car les peuples virevoltent tels une toupie ; Dans vos batailles les valeureux soldats, Font poindre aux pacifistes la crainte des combats ! Notre grand Dieu clément et bienveillant, Donnerait sa poignée aux tenants ; Sa noble main aux peuples de la terre, S'ils avaient fait cesser toutes les guerres. Il partagerait sa félicité aux âmes de Paix, En gommant ces décors aussi laids ; A l'affiche du paradis perdus, Vers une vue côté jardin, l'Eden enfin rendu.
Hubert Déquier Extrait du recueil : « Le Registre des Muses »
