Les deux auteurs de cet essai étaient les invités de l’émission « On ne parle pas la bouche pleine » diffusée sur France Culture. L’un et l’autre parlaient poésie quand ils dessinaient ce que devrait être l’agriculture aujourd’hui. Ils citaient Gaston Bachelard, Albert Camus ou encore Saint-John Perse et renouvelaient notre regard sur le travail agricole.
La lecture de ce livre fut à la hauteur de mon enthousiasme. Toute l’histoire humaine s'y déroule à l’aune du travail de la terre et l’on comprend par exemple que l’arbre est « le cœur de la fécondité » et que « le sol agricole n’est pas le sol naturel ; le travail de l’homme en a changé l’accord, il est domestiqué. Ce n’est pas le végétal que le paysan cultive, mais le sol. Cette vie intense, souterraine, donne jour à la plante, établit sa santé. Le paysan, son métier, sa connaissance des équilibres, sa vue large déterminent la qualité vivante du sol ou son épuisement. Il s’associe à la vertu génératrice. L’humble travail de la terre est celui d’un veilleur. » Ce livre est une merveille de sensibilité et d’intelligence, écrit par des connaisseurs qui ont cette conclusion magnifique : « L’agriculture est un vieux printemps du monde ; elle est l’un des lieux insitués où l’homme s’incline, se dresse, tente la vie sauve. »