L'histoire de la peinture de fleurs à Lyon est liée avec celle des manufactures de la soie dans cette ville, et ce dès le XVème siècle. Les spécialistes de la peinture de fleurs mettaient en effet leurs talents au service de cette industrie, et en 1805, alors que la ville se remet de l'expérience révolutionnaire, est créée à Lyon une école des Beaux-Arts comprenant une section consacrée à la peinture de fleurs. Cet enseignement donna naissance à une véritable école lyonnaise de la peinture de fleur. Dans le même mouvement fut créé au musée de Lyon un Salon des Fleurs (1815).
Fleur des champs, toile de Louis Janmot (1845), s'inscrit dans cette tradition.
Parmi les fleurs du tableau, on remarquera la couronne de liserons d'un blanc rosé ; dans la main droite du modèle renoncules, marguerites, bleuets ; dans sa main gauche un bouquet de pavot rouge ; à l'arrière plan à droite un églantier, avec ses fleurs pâles, enfin à gauche marguerites et bleuets.
Ecoutons Charles Baudelaire qui écrit à propos de ce tableau : "Cette simple figure, sérieuse et mélancolique, et dont le dessin fin et la couleur un peu crue rappellent les anciens maîtres allemands, ce gracieux Albert Dürer [...] Outre que le modèle est très beau et très bien choisi, et très bien ajusté, il y a dans la couleur même et l'alliance de ces tons verts, roses et rouges, un peu douloureux à l'oeil, une certaine mysticité qui s'accorde avec le reste. Il y a harmonie naturelle entre cette couleur et ce dessin." (Charles Baudelaire, Ecrits sur l'art)
(JG)