Igor Stravinsky est un compositeur, chef d'orchestre et pianiste russe (naturalisé français en 1934, puis américain en 1945) de musique moderne, considéré comme l'un des compositeurs les plus influents du XXe siècle.
L'oeuvre de Stravinsky s'étend sur près de soixante-dix années. Elle se caractérise par sa grande diversité de styles. Le compositeur accède à la célébrité par la création de trois ballets dont il compose la musique pour les Ballets russes de Diaghilev : L'Oiseau de feu (1910), Petrouchka (1911) et son oeuvre maîtresse Le Sacre du printemps (1913) qui ont eu une influence considérable sur la façon d'aborder le rythme en musique classique. Dans les années 1920, sa production musicale prend un virage néoclassique et renoue avec des formes traditionnelles. Dans les années 1950 enfin, Igor Stravinsky explore les possibilités de la musique sérielle.
Le point tournant de l'éducation musicale de Stravinsky est sa rencontre avec Nikolaï Rimski-Korsakov pendant l'été 1902. Rimski-Korsakov deviendra son professeur (enseignement principalement centré sur l'art de l'orchestration et des formes classiques) :
« Il me donnait à orchestrer des pages de la partition de piano d'un nouvel opéra qu'il venait d'achever. Quand j'avais orchestré un fragment, il me montrait son instrumentation personnelle du même morceau. Je devais confronter les deux et c'est encore moi qui devais lui expliquer pourquoi lui l'avait orchestré autrement. Dans le cas où je n'y arrivais pas, c'est lui qui me l'expliquait. »
Son ballet Le Sacre du printemps, créé par les Ballets russes de Diaghilev, va devenir probablement son oeuvre la plus célèbre qui lui assurera définitivement une place parmi les compositeurs les plus marquants du XXe siècle. Sa création, l'une des plus controversées de l'histoire de la musique, a lieu le 29 mai 1913 au théâtre des Champs-Élysées, à Paris, sur une chorégraphie de Vaslav Nijinski et sous la direction musicale de Pierre Monteux. Le compositeur décrit ainsi la représentation dans ses Chroniques de ma vie : « [J'ai] quitté la salle dès les premières mesures du prélude, qui tout de suite soulevèrent des rires et des moqueries. J'en fus révolté. Ces manifestations, d'abord isolées, devinrent bientôt générales et, provoquant d'autre part des contre-manifestations, se transformèrent très vite en un vacarme épouvantable. »