On utilise plusieurs noms pour les désigner : marque-pages sociaux, partage de signets, signets sociaux, on les associe souvent au terme anglais de "content curation"... Les sites de social bookmarking recoupent sous une même dénomination des réalités et des projets divers. Ils ont pourtant une chose en commun : ils offrent aux utilisateurs la possibilité d'enregistrer, d'indexer des liens web, liens web qui sont ensuite présentés selon diverses modalités. S'agit-il de simples empilements, des sortes d'annuaires de pages web ? Que peut-on en attendre ?
Wikipedia décrit le social bookmarking comme "
une façon pour les internautes de stocker, de classer, de chercher et de partager leurs liens favoris."
Il s'agit donc de liens internet, le lien internet (URL) étant en quelque sorte l'entité de base quant à la localisation des ressources sur internet (1).
Nous avons tous à un moment ou à un autre pris note de certains sites, de certaines adresses web pour en garder la trace sur notre navigateur (favoris), sur traitement de texte, voire sur une simple feuille de papier. Ici, il s'agit de proposer un outil dédié à cette tâche, qui pourra servir à l'utilisateur qui poste les signets. Ils représentent donc une mise en mémoire pour une utilisation ultérieure et finalement un gain de temps dans la recherche d'informations. Mais ils pourront surtout être partagés...
L'adjectif social renvoie à la fonction de partage social des signets. Avant internet, nous avions l'habitude, dans la vie courante, de dire : "Tiens, lis ce livre, il est bien", ou bien "j'ai vraiment aimé ce film, tu devrais le regarder". Aujourd'hui, ce que nous avons souvent envie de partager, ce sont les liens directs vers ces ressources, sur internet... Nous pouvons par exemple envoyer un email à une personne que nous connaissons, email comportant le lien internet sur lequel elle peut cliquer. Mais l'intérêt du social bookmarking est qu'il automatise, à un certain niveau, le processus. En effet, avec les sites de social bookmarking, les éléments de culture prescrits sont sauvegardés (dans une base de donnée sur un serveur, donc sur un site web). Ils ont par là un champ d'application élargi dans l'espace et le temps (toutes les personnes qui, dans le futur, entreront en contact avec cette prescription). Ils peuvent être partagés via email (automatisé, c'est le cas sur Mneseek), via les réseaux sociaux...
Quand on parle de social bookmarking, il faut pourtant parler d'indexation semi-automatique, car du point de vue de l'indexation en général des contenus web, en particulier par rapport à Google, cette indexation sociale nécessite la main de l'homme, de l'utilisateur, tandis que Google passe par un algorithme entièrement automatisé.
Stockage, donc, partage, mais aussi classement et recherche, Là aussi il y a des différences : un simple classement thématique, des classements par mots clés - Le terme de « tagging » fait référence à l'organisation des bookmarks (liens) à travers des « vocabulaires » connus sous le nom de folksonomies - , voire par catégories. L'intérêt principal de l'adjonction de mots clés aux liens tient à la possibilité ensuite de faire des recherches par mots clés.
Enfin, je renvoie ici à l'utilisation du mot "catégories" que fait Bernard Stiegler dans son livre "Digital Studies", ainsi qu'aux énormes possibilités qu'on peut entrevoir à travers ce terme. C'est justement là que toute cette opération devient intéressante, dans le traitement qui peut être fait des ressources web.
A. Quels sites, quelles fonctionnalités ?
- De très nombreux sites présentent des liens web, que ce qoit
Wikipedia qui propose en général quelques liens en bas de page jusqu'à
Viadeo et
linkedin (réseaux sociaux professionnels),
Twitter,
Pinterest, ou encore
Facebook, qui d'un outil de mise en scène de soi, devient de plus en plus un espace relais pour des ressources web en tous genres.
- "
Content curation" ou "Data curation" : pratique qui consite à recommander des contenus sur le net, une sorte de filtrage de l'information. Il faut noter que le social bookmarking en tant que tel consiste à enregistrer des références à des pages web, et non les pages en elles-mêmes. Cependant, certains sites (scoop.it, pearltrees, voir plus loin) adjoignent aux bookmarks certaines informations tirées des pages web (résumé, texte...). On parlera alors plutôt de content curation.
- Il est souvent conseillé aux éditeurs de sites ou de pages web de recourir aux sites de social bookmarking pour diffuser leur page ou site. Il ne s'agit donc pas ici exactement de leurs liens favoris, mais de pages qu'ils veulent promouvoir.
- Concernant les sites de social bookmarking proprement dits, la forme utilisée est en général celle de la liste ou du catalogue, classés chronologiquement, par popularité, par pertinence...
1. Les sites importants
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Digg : digg.com
On entend parfois le terme de digg like pour caractériser tel ou tel site. Digg.com est un site qui a énormément évolué depuis sa fondation. Il s'agit d'une plateforme de popularité présentant une liste de liens webs et permettant le vote pour les liens. Ce site est plutôt centré sur l'actualité (sa description sur Google : What the internet is talking about right now). La présentation des liens est aujourd'hui plus ergonomique, avec par exemple la mise en avant d'une image, il est possible, après inscription, de soumettre des liens web en entant l'URL et seulement celle-ci. L'option "Like" sous chaque lien fait remonter celui-ci dans le classement.
Par ailleurs, dans la catégorisation des liens, il y a 4 catégories assez intéressantes : "Long Reads" pour les pages web présentant des articles longs, "Originals" pour les contenus originaux, "Picks" pour les images et "Vidéo" pour les vidéos. A noter que de manière concomitante à la présentation de liens web, Digg propose une section "Store" qui permet d'acheter des objets.
-
Delicious : del.icio.us
Delicious est un site qui a eu un certain succès. D'abord racheté par Yahoo en 2005, il a été racheté par Pinboard en 2017. Actuellement, il ne fonctionne qu'en mode "read only", c'est à dire que l'on ne peut plus poster de bookmark. Petit tour d'horizon des fonctionnalités (quand même) : les liens que l'on y poste peuvent être "publics" ou "privés", Les fonctions d'édition et de suppression des bookmarks sont directement accessible sous chaque lien. Il y a la possibilité de "suivre" des utilisateurs. Le site propose des applications pour les smartphones, un plugin pour les navigateurs afin de poster des bookmarks rapidement, une page "copyright" ainsi que des flux RSS (diffusion automatique).
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Mix : mix.com
Mix, anciennement Stumble Upon, est un site qui je crois a un grand succès aux USA. Une fois inscrit, le site vous prévient : plus vous participez, plus le site vous proposera des contenus en rapport avec vos centres d'intérêt (outil de tracking). L'expérience commence par le choix de vos centres d'intérêts parmi 33 thèmes proposés. On remarque la pertinence et le côté "trendy" du choix des thèmes : Get in my belly (alimentation), Nothing but net (Internet), Pop cultural capital (culture pop), Jetsetters (voyages), Out of this world (espace...), Mental space (les mystères de l'esprit), Healthy leaving (Santé), Curious critters (Curiosité), In olden days (Histoire), Winning at life (Développement personnel), Green power (Environnement), Do the right thing (politique, activisme), Bound together (livres...), Brush strokes (expression visuelle), The great outdoors (Images du monde), Fashionnista in the making (Mode, tendances), The scientific method (Science), Petri dish (Sciences de la vie), Hacking, cracking and tracking (Hacking, informatique), Mi casa su casa (Design, maison), Make it your own (Projets Do It Yourself), Raise them up right (Famille), World report (Actualité), Let's get political (Politique), Lesson plan (Education), Play to win (Sport), Wallet watchers (Finance), Under the hood (automobile...), The holodeck (Culture nerd, tribus...), Reel to reel (à regarder sur des écrans, grands ou petits), Curtain call (Théâtre et danse), Music matters (Musique), Gizmos and doodads (Gadgets).
Auparavant, Stumble Upon proposait un bouton "Stumble" qui permettait d'afficher à chaque clic une page web au hasard en fontion des centres d'intérêts choisis. Aujourd'hui, Mix se présente comme une galerie faite de liens, avec images ou non, de liens vers des collections, de vidéos... toujours en fonction des centres d'intérêt choisis. Un bouton permet d'enregistrer chaque contenu dans sa collection "personnelle".
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Reddit : reddit.com
Le site Reddit a récemment changé de version mais il est encore possible de choisir de visiter l'ancienne version. Le principe est la présentation d'un fil de liens ou d'éléments postés par les contributeurs. Les éléments postés remontent dans la hiérarchie en fonction de leur popularité et l'utilisateur peut choisir le mode de visionnage du fil des posts. La particularité du site est d'organiser le contenu dans des "subreddit", c'est à dire des sortes de collections ou de dossiers correspondant à une communauté. Lorsque l'on s'inscrit (ancienne version), le site nous demande nos centres d'intérêt et nous propose de suivre des communautés correspondantes. Lorsque l'on décide de poster un contenu, on a le choix entre un post (contenant éventuellement texte, liens, vidéos, images), une image ou une vidéo et enfin un lien. Dans ce dernier cas, aucune information ne nous est demandée hormis l'URL du lien. Lorsque l'on participe on gagne des "karma" ou des "coins" qui peuvent ensuite être transformé en argent, le site comporte par ailleurs une messagerie. Enfin, dernier intérêt, le site web est extensif, c'est à dire qu'il s'étend en largeur sur tout l'écran.
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Diigo : diigo.com
Diigo est un site intéressant (en français), utilisé notamment par des enseignants. Il existe en version gratuite et en plusieurs versions payantes (sans publicités...). Le site propose une extension pour les navigateurs qui permet de sauver et annoter les pages web (à l'aide de post-its), il propose aussi une application pour mobiles ainsi qu'une API (interface de programmation). Le fil des liens postés (après un clic sur "Discover") est assez basique, mais l'intérêt est dans la possibilité de créer des groupes et de participer à des groupes. De nombreux groupes ont déjà été créés sur le site, consacrés à des thématiques éducatives ou de recherche. La gestion et l'accès à ces groupes sont bien faits. Diigo permet d'imprimer des listes de sites ou de créer des diaporamas contenant pages web et commentaires. La fonctionnalité « Twitter this » permet de partager les liens sur le réseau Twitter. Le plug-in Searchall permet de coupler recherche sur Google et sur Diigo.
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Pearltrees : pearltrees.com
Sur pearltrees (site français), une interface très bien faite permet de visualiser les bookmarks ainsi que leur description (avant visite éventuelle). Les boookmarks, appelés "perles", sont classés en collections. Voici par exemple la collection intitulée "L'avenir de l'humanité" (
http://www.pearltrees.com/anneaude/avenir-humanite/id21263878). Une fonction permet de trouver des collections voisines.
- Le crash de
Ma.gnolia : un des événements importants des dernières années dans le domaine du social bookmarking fut le crash des serveurs du site Ma.gnolia en 2009, qui entraîna une perte de données conséquente pour tous ses utilisateurs.
2. D'autres sites
Sites français :
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Plurk : plurk.com
Présentation intéressante des signets
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Slashdot : slashdot.org
Slashdot est un site de social bookmarking centré plutôt sur la technologie. Il propose aussi des sondages en ligne.
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Pinboard : pinboard.in
Pinboard est un site de gestion de signets minimaliste. Le création d'un compte est payante.
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Yoolink : yoolinkpro.com
Un peu différent des sites présentés ici, Yoolink est une plateforme de communication inspirée de facebook, mais pour les entreprises.
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Blogmarks : blogmarks.net
Site français, blogmarks est simple mais clair. Les bookmarks sont classés par date (Attention, le site peut mettre du temps à répondre).
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Poil.ca : poil.ca
Poil.ca est un site présentant "le meilleur et le pire du web". Le contenu participatif porte sur la net culture. Le site propose un flux RSS.
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Netguide : netguide.com
Netguide est un annuaire et un agrégateur de pages web. Le contenu n'est pas social, c'est à dire posté par les internautes. On peut dire qu'il s'agit d'un annuaire nouvelle génération, avec par exemple un listing des sites les plus importants par catégories. Par exemple, littérature : Les inrocks, Actualité, bibliobs, sens critique...
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TapeMoi! : tapemoi.com
TapeMoi! Est un site assez simple, un digg like, où on peut suivre le fil des liens postés. Lorsqu'on envoie un lien, celui-ci est révisé et est promu, ou non, sur la page principale. Les liens sont intéressants. A explorer donc, dans la mesure ou le site est en français.
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Trois annuaires
Annaire SWCF : annuaire.swcf.fr,
Jusseo : jusseo.com,
Visitez mon site : visitezmonsite.com
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L'asile : lasile.fr
L'asile est un site où les utilisateurs peuvent poster des brèves ou des "articles" attachés ou non à un lien.
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Blogonet : blogonet.fr
Blogonet est un annuaire d'articles tirés de blogs.
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Revolution-buzz : revolution-buzz.fr
Revolution-buzz récupère les infos issus de flux RSS de sites postés par les utilisateurs.
Digg like :
spotrank.fr,
Bookmarks.fr,
Kreuzz.com,
nosfavoris.com
Web anglophone :
Digg like :
fark,
Linkroll,
myHq,
Shetoldme,
Wirefan,
Folkd (multilingue),
Crazybacklinks,
Emolinks,
Dekut,
Mozylink,
Pipinews,
Socialbookmarknow,
Sociopost,
Metafilter,
Zypid,
Bookmarkbook,
Aixindashi,
Bookmarkfeeds,
Bookmarkmaps,
Ferventing
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Bibsonomy : bibsonomy.org
Groupes, navigation par concepts
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Linkfilter : linkfilter.net
Digg like scientifique. Système de votes par étoiles.
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Hubpages : hubpages.com
Une jolie présentation des bookmarks.
-
Popurls : popurls.com
Une agrégation de bookmarks issus des grands sites web : youtube, reddit, le New York Herald Tribune...
3. Un peu différents
- Des sites comme
Pocket,
Instapaper ou
Feedly permettent de sauvegarder des contenus internet pour les lire ultérieurement, de gérer leur présentation sur un tableau de bord.
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Librarything permet de cataloguer les livres que l'on lit et de trouver des personnes qui lisent la même chose.
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mystickies.com permet de joindre des notes à la manière de post-its aux pages web que l'on enregistre.
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meneame.net : digg like en espagnol
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Linkarena : digg like allemand
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Linkologia : digg like polonais
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myvmarks.com,
sitejot.com : outils personnels de gestion de bookmarks
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refdesk.com : site américain recensant un certain nombre de ressources sur le web
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start.me est un gestionnaire de signets permettant de créer une page d'entrée, une sorte de tableau de bord sur son ordinateur, regroupant les liens vers les sites que l'on visite le plus ou que l'on veut mémoriser.
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ikeepbookmarks.com : site de social bookmarking en six langues qui, en plus d'un usage personnel, prévoit un usage pour le travail ou pour les écoles.
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We heart it est un réseau social centré sur les images inspirantes postées par les utilisateurs.
- Des sites comme
Trendiee,
techdirt.com ou
Medium permettent à leurs utilisateurs de poster des articles.
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Balatarin.com : Site de social bookmarking iranien
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elium.com : plateforme de partage de connaissances tournée entreprises. En anglais et en français. Sauvegarde de liens web, organisation des tags en catégories.
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licorize.com : site dont la présentation est assez ambitieuse (partir des bookmarks pour dégager des ToDoLists, extraire des idées et priorités) mais qui fonctionne mal : erreurs diverses.
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CiteULike : dédié aux publications scientifiques.
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IFTTT permet la circulation d'informations entre applications : envoyer par exemple ses signets Diigo sur Evernote ou transformer les liens signalés sur Twitter en signets...
4. Les sites de « content curation »
Le « content curation » est l'acte de collecter, filtrer et partager de l'information autour d'un sujet donné. S'adonner à cette activité demande une action répétitive ainsi qu'une personnalisation de l'information : Cette information est-elle intéressante ? Pourquoi ? Suis-je d'accord, ne le suis-je pas ? Le plateformes de content curation fournissent chacune un cadre à cette activité, avec des fonctionnalités spécifiques :
Scoop.it
Scoop.it est un site de curation de contenu et de partage de la connaissance. Une version libre permet de constituer un tableau de contenus agrégés (contenu des pages web) et que l'on peut ensuite intégrer à son site web. Une version pour les professionnels permet une curation en équipe, de créer et partager sa veille d'information. On peut aussi définir ce type de site comme un "agrégateur de news".
Curata : un service payant
Rebelmouse
Pour les personnes qui publient des pages web, soumettre leurs créations aux sites de social bookmarking et aux médias sociaux est une manière d'accroître leur audience. Certains sites automatisent le procédé de suggestion aux sites de bookmarking social :
onlywire.com (ce site envoie vos liens sur 20 sites de bookmarking)
bookmarking demon : logiciel de référencement automatique
Par ailleurs, il est toujours possible d'enregistrer ses signets (favoris) sur son navigateur. On peut utiliser des plugins tels que
Chipmark,
Linkwad (Firefox) ou
Sitebar. Il existe
plusieurs manières de syncroniser ses signets sur tous ses navigateurs.
Certains services vous permettent d'importer les favoris issus de votre navigateur et de gérer vos favoris :
Google favoris,
Yahoo ! favoris,
Windows Live Favorites.
Enfin, certains logiciels sont consacrés au social bookmarking :
Shaarli,
Scuttle (permet entre autre de sauvegarder ses bookmarks au format XML),
Pligg : CMS permettant de créer un site de social bookmarking.
B. Quelques dimensions intéressantes
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L'accès au web profond
Les sites dont il est question permettent un accès direct à certaines ressources du web, et ce par le biais de la recommandation. D'où à priori une certaine qualités des ressources pointées. Une des limites d'outils comme Google, dont les résultats d'une recherche sont formatés, est ainsi dépassée. Ces sites favorisent par ailleurs la "sérendipité" (le fait de réaliser une découverte de façon inattendue). Dans les faits, les ressources présentes sur ces sites sont de qualité variable.
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Des outils de veille
Les sites de social bookmarking peuvent être utilisés par les professionnels de la veille et de la documentation. Certains outils sont d'ailleurs dédiés à l'entreprise. Les options proposées (outre l'indexation par mots clés, les commentaires, annotations, surlignages, traitements divers... jusqu'au partage) participent d'une « plus value info-documentaire ». L'option « Follow », qui permet de suivre l'activité d'un utilisateur ou l'activité liée à un mot clé est intéressante. L'utilisation de ces sites participe de ce qu'Olivier Le Deuff dans son livre « du tag au like » appelle une « gestion personnalisée de son environnement personnel de travail et de connaissances », ou plus simplement un « système d'organisation des connaissances » .
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Flux RSS
Il est possible via certains sites (Diigo) de suivre l'activité liée à tel ou tel mot clé via un flux RSS. Il est nécessaire pour cela d'incorporer le flux RSS à un agrégateur de flux RSS (comme Netvibe...) ou alors, pour les webmasters, de l'intégrer à un site web.
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Réutilisation des liens
Il est parfois possible de réutiliser les liens postés automatiquement, en les envoyant par exemple sur un blog ou sur les réseaux sociaux, ou encore dans une newsletter.
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Pédagogie
Concernant les applications pédagogiques du social bookmarking, je renvoie à ce très bon article de Anne Delannoy sur le site cafepedagogique.net :
http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lenseignant/documentation/Pages/2012/137_CDI_SocialBookmarking.aspxLes sites de social bookmarking peuvent être et sont parfois utilisés par des centres de documentation ou des enseignants, des médiathèques... Leur pratique a bon nombre de vertus, notamment quant à l'appropriation des contenus et des connaissances par les élèves, l'évaluation de leur pertinence et leur restitution. Elle permet "l'apprentissage par les pairs", le suivi de chaque élève, la constitution de "bibliothèques virtuelles de ressources". Pour Olivier Le Deuff (voir l'article de Anne delannoy), les folksonomies (indexer par mots clés) s’inscrivent dans une « redocumentarisation » où l’usager confère un sens au document, à partir de l’usage qu’il souhaite en faire.
Certains articles sur le web font référence au système RISAL (Repository of Interactive Social Assets for Learning), consacré au social bookmarking éducatif au niveau universitaire. Ce service semble ne plus exister.
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Les groupes
Certains sites offrent la possibilité de participer à des groupes thématiques, et/ou de créer des groupes. Cet aspect collaboratif est particulièrement intéressant. Tout dépend de la manière dont ces groupes fonctionnent. S'agit-il d'une simple agrégation de contributeurs ou des fonctionnalités avancées permettent-elles un réel travail collaboratif : statuts au sein des groupes, communication entre les membres, identification de personnes ressources...
- Le site
Netguide, dont j'ai parlé plus haut, offre une fonctionnalité intéressante : le site propose pour chaque grand thème (littérature, cinéma...) une sélection des sites les plus importants sur ce thème. Nous sommes là à mi-chemin entre le social bookmarking et la constitutions d'annuaires. L'intérêt est ici de hiérarchiser les sites. Par exemple pour le domaine « livres et littératures », on a :
1. Blog de Pierre Assouline
2. Site Actua Litté
3. Le magazine littéraire
4. Synonymo
5. Bibliobs
6. Le dictionnaire
7. Sens critique
8. Bibliothèque Nationale de France
...
- Certaines fonctionnalités comme l'annotation des pages web, le surlignage... sont des plus. On peut, à partir de l'indexation de pages web, penser à touts sortes de création de contenus associés : commentaires, notes, articles, ressources associées (citations, catégories...), aspect polémique... On peut imaginer un système proposant de manière automatique, à partir de liens web indexés, des liens connexes à indexer ou à visiter (fonctionnalité prévue sur Mneseek), ou en récupérant les données méta des pages indexées... Quant aux mots clés associés aux liens, la question qui vient est celle des relations entre mots clés. Certains sites proposent des systèmes de filtrage des mots clés (navigation par facette) ou de regroupement de mots clés...
Plus largement, on peut associer le social bookmarking au domaine du partage des connaissances. Leur utilisation peut potentiellement accompagner tout projet mettant en exergue l'intelligence collective par le web. Le traitement cognitif des liens web (et donc des ressources web) reste encore à explorer.
-
Web sémantique : La plupart de ces sites semblent fonctionner de manière indépendante par rapport au web sémantique. On peut pourtant entrevoir un lien entre ces deux domaines, ce en vue de la constitution d'une véritable intelligence collective via internet.
Je laisse le dernier mot de cet article à Olivier Le Deuff qui, dans son livre « Du tag au like » évoque la figure de « l'homme documenté » : « L'homme bien documenté veillera donc à produire une documentation pour soi de qualité afin de pouvoir en faire aussi bénéficier les autres par des mécanismes maîtrisés de veille, de curation ou de redocumentarisation en tous genres. Il cherchera donc à produire une documentation de soi de manière active et non passive. Etape ultime de la gestion de sa présence en ligne et dans les espaces numériques, la documentation de soi n'est pas une accumulation irréfléchie et encore moins une logique de vouloir tout conserver de nos moindres faits et gestes. Il s'agit plutôt d'une réalisation ordonnée qui puisse justement servir d'exemple, de support de transmission et d'indication ou de preuve. »
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(1) La plupart des sites, comme Youtube, veillent à singulariser chaque élément par une URL spécifique. On remarque d'ailleurs que d'autres éléments peuvent être associés aux URL : ancres HTML (pour naviguer dans des textes), paramètres divers. Ce passage par l'URL a par ailleurs des inconvénients : certains sites, minoritaires, comme deezer, proposent des ressources contextuelles, c'est à dire sans rapport avec l'URL de la page, ce qui empêche d'accéder à la ressource via l'URL. Sur deezer, il est impossible d'accéder à une chanson via une URL. Par ailleurs, certains sites nécessitent pour accéder à leur contenu une authentification, c'est le cas de deezer ou de facebook où il faut être inscrit. Les personnes non inscrites et qui cliqueraient sur un lien pointant vers un de ces sites se verront refuser l'entrée sur le site. Enfin, de manière concomitante avec les URLs, il faut parler des URI qui appartiennent au domaine du web sémantique et qui référencent des unités de connaissance.